Informations vérifiées et rédigées en coopération avec Sarah Schunter, docteure en biochimie à Munich.
Informations vérifiées et rédigées en coopération avec Sarah Schunter, docteure en biochimie à Munich.
Une protection solaire avec un indice suffisamment élevé est un élément important de toute routine de soin. De plus, elle devrait être appliquée quotidiennement, indépendamment de la météo ou de la saison. Utilisée de manière suffisante et systématique, elle permet de lutter contre le vieillissement prématuré de la peau, l’hyperpigmentation et également les risques de cancer. Il n’est pas toujours facile de trouver la protection solaire adaptée, surtout pour les peaux sensibles qui ont tendance à rougir et à s’enflammer et qui réagissent facilement à des ingrédients potentiellement irritants comme les parfums ou les colorants.
Pour les peaux sensibles, le produit de protection solaire doit comporter le moins d’ingrédients irritants possible, comme des fragrances, des huiles essentielles, du parfum, des extraits d’agrumes ou de fruits, mais aussi des colorants. Ces ingrédients n’ont aucune propriété de soin intéressante. Leur exclusion réduit donc le risque d’une éventuelle irritation. L’alcool présent dans les crèmes solaires peut également être problématique pour les peaux sensibles. En fonction de la sensibilité individuelle, il convient de choisir une crème solaire qui contienne le moins possible d’alcool. La peau peut, dans certaines circonstances, bien tolérer de petites quantités. En outre, il existe plusieurs types d’alcool. Différent de l’alcool de bouche, l’alcool utilisé dans les cosmétiques est potentiellement irritant pour la peau. Dans les produits de soin, il se reconnaît aux appellations « Alcohol », « Alcohol Denat » ou « Ethanol ». Autre moyen de reconnaissance : si le produit dégage une forte odeur dès l’application, c’est le signe d’une teneur élevée en alcool. Finalement, il suffit de jeter un coup d’œil à la liste INCI : plus les alcools mentionnés se trouvent au début de la liste, plus leur quantité est importante.
Bien tolérés par la peau, les alcools gras tels que l’alcool cétylique ou l’alcool stéarylique possèdent des propriétés nourrissantes et hydratantes. Ils portent certes le nom d’alcool, mais n’ont pas grand-chose d’autre à voir avec l’alcool cosmétique à part ce point commun.
Le vieillissement prématuré de la peau est directement lié au rayonnement UV et aux lésions cutanés qu’il entraîne. Concrètement, les rayons UV sont responsables jusqu’à 80 % de l’apparition précoce de petites rides et ridules ou de taches d’hyperpigmentation. Tous les types et états de peau bénéficient donc d’une protection solaire. Mais avec les peaux sensibles, il existe d’autres raisons pour lesquelles un écran solaire peut s’avérer utile.
La peau sensible s’accompagne souvent d’irritations et de rougeurs qui, dans certains cas, sont déclenchées par les rayons UV. Une protection solaire adaptée contribue donc à réduire les plaques et à équilibrer l’aspect de la peau. Chez les peaux sensibles et grasses en particulier, les rayons UV peuvent être porteurs de facteurs inflammatoires et provoquer ainsi une poussée de boutons. Un écran solaire n’empêchera certes pas complètement les inflammations, mais il est susceptible d’en réduire l’ampleur.
L’hyperpigmentation prend la forme de taches sur la peau – changements de coloration dus aux hormones, marques de boutons ou encore taches de vieillesse – qui se caractérisent par une accumulation accrue de mélanine (chloasma ou mélasma).
Les rayons UV agissent dessus comme un déclencheur ou un catalyseur. Les zones sombres sur la peau ne s’estompent généralement que très lentement, parfois même au bout de plusieurs années. Certaines substances ou produits, comme la vitamine C ou les peelings chimiques, ont d’un côté le pouvoir d’atténuer les taches pigmentaires. De l’autre cependant, ils irritent souvent les peaux sensibles. Il semble donc judicieux de prévenir l’apparition de taches d’hyperpigmentation grâce à une crème solaire.
Si elles ont déjà tendance à être sèches, les peaux sensibles risquent de se déshydrater encore plus sous l’influence des rayons UV. Les tiraillements ou les démangeaisons sont inévitables. Dans ces conditions, une crème solaire plus riche contribuera à protéger la peau d’un dessèchement supplémentaire, sans aggraver son état.
Il existe aujourd’hui de nombreux filtres chimiques modernes et bien tolérés, qui sont utilisés dans les crèmes, lotions, fluides, sprays et sticks solaires. Un peau très sensible peut néanmoins réagir individuellement par des irritations. Il faut alors miser sur des filtres minéraux, car leur potentiel d’irritation et d’allergie est moindre.
Mais les filtres minéraux présentent aussi des inconvénients. Les écrans minéraux qui contiennent du dioxyde de titane et/ou de l’oxyde de zinc laissent presque toujours un film blanc lorsqu’ils sont appliqués correctement. Certaines crèmes solaires minérales sont donc teintées afin de compenser ce phénomène. Seuls les produits contenant des nanoparticules s’étalent mieux et ne blanchissent pas autant. Mais les nanoparticules ne sont pas non plus exemptes de critiques. Leur taille extrêmement petite suscite des spéculations concernant les dommages potentiels que leur pénétration dans l’organisme pourrait causer. Sans résultats clairs, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Les nanoparticules sont signalées au dos des produits, sur la liste INCI, par la mention « nano ».
Il est indispensable de protéger les peaux sensibles sujettes à l’eczéma des UV. La dermatite atopique, par exemple, est une maladie cutanée qui se manifeste par des plaques rouges et sèches et des démangeaisons. La dermatite séborrhéique, quant à elle, se traduit généralement par des squames grasses non prurigineuses. Vous devez toujours faire examiner ces types d’eczéma ainsi que tous les autres par votre dermatologue.
Comme il s’agit en même temps de réactions inflammatoires, il convient ici aussi d’utiliser une crème solaire adaptée aux peaux sensibles, sans parfum, colorant, alcool ou huile essentielle.
« Comprendre comment les ingrédients cosmétiques agissent, c’est faire le premier pas vers des soins de la peau efficaces », explique le DR S. Schunter, biochimiste. Titulaire d’un doctorat en biochimie, elle aime décrypter les listes d’ingrédients souvent énigmatiques des produits de soin de la peau : que contiennent-ils et comment agissent-ils ? Elle en est convaincue : grâce à ces connaissances, il est possible de déterminer le soin adapté à chaque type et état de peau.